Les vaccins antiméningococciques

Deux sortes de vaccins: les polyosidiques et les conjugués

Deux types de vaccins antiméningococciques utiles au contexte épidémiologique africain sont disponibles au niveau mondial: les vaccins polyosidiques et les vaccins conjugués.

Limitations des vaccins polyosidiques

Les vaccins polyosidiques existent sous forme de diverses associations contre les groupes A, C, W135 et Y. Ces vaccins existent depuis plus de 30 ans et sont des moyens de prévention extrêmement efficaces chez l’enfant plus âgé et l’adulte. Ils sont utilisés dans les campagnes de vaccination réactive en Afrique. Ces vaccins souffrent cependant de plusieurs défauts qui excluent leur incorporation dans les programmes de vaccination de routine:

  • ils ne protègent pas les tout-petits;
  • ils confèrent une protection qui ne dure que 2 à 3 ans;
  • ils ne diminuent pas le portage de la bactérie et ne créent pas une immunité de groupe (bloquer la transmission de la bactérie permet de protéger la population non vaccinée).

C’est pour ces raisons que les vaccins polyosidiques sont principalement utilisés soit pour le contrôle d’épidémies ou de flambées épidémiques, soit chez les voyageurs partant vers des destinations où la maladie est présente.

En Afrique, il est très difficile de programmer de manière répétitive des campagnes de vaccination des populations. Un vaccin conjugué monovalent contre le groupe A procurant une protection à long terme pour tous les groupes d’âge et conférant une immunité de groupe serait bien plus adapté à la prévention d’épidémies de méningite à méningocoques dans la région.

Avantages des vaccins conjugués

Les recherches scientifiques montrent que si l’on couple (conjugue) de manière chimique une protéine telle qu’une anatoxine diphtérique ou tétanique à un antigène polyoside, le vaccin qui résulte de la conjugaison est plus efficace et procure une plus longue protection. Ce procédé de conjugaison a été utilisé dans la production de nombreux vaccins contre la méningite tels que plusieurs vaccins antiméningococciques conjugués contre le groupe C, un vaccin anti-Hib et un vaccin contre le pneumocoque.

L’utilisation de cette même technologie de conjugaison a permis de développer pour l’Afrique un vaccin antiméningococcique A polyosidique conjugué à une protéine porteuse qui devrait:

  • être immunogène chez les jeunes enfants;
  • procurer une protection de longue durée;
  • diminuerle portage de la bactérie et créer une immunité de groupe protégeant la population non vaccinée.

Le procédé de conjugaison permettant de mettre au point un vaccin conjugué efficace est disponible depuis plus de 10 ans. Alors, comment expliquer qu’il ait fallu attendre toutes ces années pour développer un vaccin conjugué contre le groupe A?